Juin à boire
« Ça doit te faire du bien d’écrire et de raconter ton histoire. »
- Non pas tant
Je me défends souvent de voir dans mon blog et dans mes conférences des vertus thérapeutiques. C’est vrai ! Je ne me sens pas toujours bien après une conférence. Si bien que j’ai déjà songé, à quelques reprises, à abandonner. Lorsque je glisse un texte sur mon blogue, il m’arrive de craindre et d’angoisser. Si j’ai poursuivi ce chemin depuis deux ans c’est que je constate à quel point mon histoire fait du bien autour de moi.
Ma psychologue m’a déjà dit, il y a plusieurs années, que notre travail est valorisant quand on se sent utile. Ici, sur ce blogue, je me sens utile. Ce travail me fait du bien.
J’y suis un peu moins depuis quelques temps. Lorsque je vais bien, j’ai moins de verve. Je n’ai pas envie de placoter « bipolarité ». Alors, je vous parlerai « sobriété ».
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« Ca va bien », c’est toujours ce que je répète aux gens qui me demandent s’il est difficile de ne plus consommer. C’est vrai que j’y pense pas tous les jours ni même chaque semaine. Depuis quatre ans, j’ai vu défiler sous mon nez des dizaines de bouteilles de vin rouge sur la table de ma cuisine. Les amis et la famille sont les bienvenus avec leur p’tit boireet je ne veux pas que ça change. Quand j’ai pas envie de sortir les coupes, j’invite pas, c’est tout!
C’est Juin le problème. Le soleil, les tables à pique-nique, les partys d’été, les gangs, les vacances et le camping. C’est lui le coupable, celui à qui je voudrais faire un procès aujourd’hui. Je ferais témoigner Juillet et Août pour complicité après les faits reprochés.
Juin amène la tentation. Juin déteste les cafés devant le feu, il préfère déboucher une bonne bière. Juin veut mettre de l’alcool dans son cocktail, il a horreur des Virgin Ceaser’s. Juin veut remplir de vin des coupes en plastique au camping. Juin veut être comme tout le monde et siroter un rosé avec une salade sur l’heure du dîner. Juin déteste devoir être sage et raisonnable.
"Votre Honneur, Juin cause préjudices à Julie Grenon. Juin, avec la complicité de Juillet et Août, concoctent un complot visant ébranler la cliente. - Atteinte à la sobriété - Les accusés reviennent, années après années, hanter les pensées de Madame Grenon. Ils s’amusent à semer le doute dans son esprit."
- COUPABLE votre Honneur!
La sentence : Juin est reconnu coupable d’entrave au travail de Julie Grenon. Il va devoir purger une peine dans la collectivité. ( Ben oui, c’est jamais assez sévère. Va falloir que la cliente apprenne à vivre avec) Ses complices, Juillet et Août s’en sortent avec promesse de bonne conduite et de ne pas troubler la paix de la cliente.
Julie Grenon devra quant à elle mettre de l’eau dans son vin…. Heu… devra faire preuve à nouveau de résilience et s’approvisionner en limonade, Perrier et bière sans alcool.
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J’avoue ici, que de vous parler aujourd’hui, c’est un peu thérapeutique. Bah… je sais bien que ça l’est un peu chaque fois! Mais bon, Juin est presque terminé, il me reste donc une dizaine de jours pour m’acclimater au reste de l’été. D’ordinaire, Juillet et Août savent mieux se dompter.
Vous pouvez lire d'autre textes sur le sujet:
Le dernier des tabous : http://juliegrenon.canalblog.com/archives/2011/01/03/20035195.html
Parfum d'alcool : http://juliegrenon.canalblog.com/archives/2011/07/11/21591092.html