Vroom vroom vroom su mon ti-bicyc!

Je m’apprête à pousser la selle du vélo de mon fils. Le dos penché, je cours à ses côtés pendant que lui zigzague avec son guidon. « R’garde en avant! » Bon sang! « Tiens-toi droit, arrête de tourner ton volant, pis r’garde en avant ! » J’aimerais bien qu’il s’emprunte une autre maman pour lui apprendre. Le pire c’est qu’il faudra bien le pousser. Il doit prendre son élan. « Pédale, pédale, pédale! » Tu cours derrière et tu pries. Où vas t’il « s’effouerrer »?

« La vie c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. » C’est une phrase d’Albert Einstein. Ma belle-sœur l’a écrite sur son mur facebook. C’est fou comme ça m’inspire.

Je peux vous dire que j’en ai pédalé un coup pour trouver mon équilibre. Le parallèle avec la santé mentale me saute aux yeux.

Quand on roule trop vite, on risque de se retrouver dans le décor. Trop lentement… on peine à rester les deux pieds sur les pédales. Quand sa chaîne débarque, il faut prendre le temps de la replacer. Les vieilles bécanes, il fallait bien les huiler. Avec ou sans casques? Pourquoi prendre des risques inutiles? Vous pouvez rouler dans le peloton de tête, suivre la parade ou paresser un peu en arrière.

Dans ma vie c'est un peu pareil. J'ai occupé pas mal toutes les positions. J'ai roulé sur toutes sortes de vélo. Il m'a fallu du temps pour trouver le bon. J’ai roulé trop vite parfois. D'autres fois, pas assez. J'ai aussi pédalé dans l'beurre. Mon dérailleur est « dur de comprenure » Il a besoin d’être huilé très souvent. Les vitesses ne se changent pas toujours automatiquement. Sans casque j’ai essayé. On se sent libre.  Avec ? On s'habitue. Il me permet de rouler tout doux, de prendre le temps de regarder le paysage, de respirer, de travailler, d’aimer ce que je fais et qui je suis.

Mon prochain défi : Faire pédaler mon fils à la bonne vitesse… pour prendre son élan. Je ne pourrai pas éviter les ecchymoses et les égratignures sur les genoux. Je lui souhaite d’éviter la bande de trottoir. Il ne faudra pas non plus qu’il se casse la margoulette devant les p’tits voisins du quartier. Il a son orgueil, même à 4 ¾ ans.

Advienne que pourra! Au moins je lui fournis le casque.