Comme vous!
J’avance! Je continu à métisser mes rôles de journaliste et de femme d’affaire. Cette semaine, pour mettre du piquant, j’ajoute à mon bouillon mon vécu de personne souffrant d’un trouble bipolaire et une solide incursion dans le monde communautaire.
Je reviens à l’instant de l’hôtel Reine Élizabeth. Rien de moins. J’ai assisté au colloque de l’Association québécoise de réadaptation psychosociale (AQRP). Le thème cette année : Contrer la stigmatisation en santé mentale.
Chacun y va de sa recette. Démystifier les troubles de santé mentale. Informer. Vaincre les préjugés.
Comment résumer de façon claire et concise? Méchant défi!
Cette fois, c’est la personne souffrant d’un trouble bipolaire qui va répondre à la question.
Un diagnostic de trouble de santé mentale est toujours assorti d’une grande question existentielle. Dire ou ne pas dire.
Une personne pourrait craindre de voir une promotion lui passer sous le nez ou pire encore, perdre son emploi. Des collègues pourraient médire, jacasser. Mais, qui ne jase pas? N’est-ce pas notre sport national?
Il n’y a pas que la carrière dans la balance. La famille, les amis réagissent. Des parents vont se culpabiliser, des amis vont s’éloigner, d’autres deviendront de véritables alliés.
Moi j’ai choisi d’en parler lorsque nécessaire. Je réponds volontiers aux questions. J’opte pour l’information. J’entends certains d’entre vous penser : « Que vous êtes naïve jeune enfant! »Non, je suis optimiste. J’oserais même dire… réaliste!
Je considère que la majorité a la capacité d’apprendre ce que sont les maladies mentales et leurs symptômes. J’insiste, si vous me le permettez, sur le mot APPRENDRE.
Vous avez tous appris que 2 et 2 font 4. Sachez qu’il existe des façons tout aussi concrètes d’expliquer ces maladies qui semblent si abstraites.
Pour COMPRENDRE, il faut APPRENDRE.
Si je considérais ma maladie comme un tabou, j’incarnerais ce tabou, je lui donnerais du pouvoir. Je donnerais aussi de la force à ses détracteurs.
Aujourd’hui, pour garder mon équilibre, je dois me coucher et me lever à heures fixes, dormir, faire de l’exercice et gérer mon anxiété.
Comme vous!